Cette réalisation a été peinte à coté du Lavomatik, un espace dédié aux arts urbains et au rock’n’roll, Il accueille régulièrement des street-artists qui exposent leurs œuvres. Le site est maintenant nommé : Le Spot13.
Kiwi (ou Kiwiwallarts) est un artiste belgo-portugais qui a un master en Philosophie.
Avec cette grande fresque il a mis en image un poème d’Albert Camus : « L’été, retour à Tipasa (1952)» .
Dans ce poème Camus nous invite à apprendre à reconnaître, dans les moments les plus tristes, les plus sombres et difficiles le surgissement éclatant de l'été.
Il a inscrit sur la partie droite une phrase symbolique de ce poème.
« Au milieu de l’Hiver j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible » (Albert Camus)
« À midi, sur les pentes à demi sableuses et couvertes d’héliotropes comme d’une écume qu’auraient laissée en se retirant les vagues furieuses des derniers jours, je regardais la mer qui, à cette heure, se soulevait à peine d’un mouvement épuisé et je rassasiais les deux soifs qu’on ne peut tromper longtemps sans que l’être se dessèche, je veux dire aimer et admirer.Car il y a seulement de la malchance à n’être pas aimé : il y a du malheur à ne point aimer. Nous tous, aujourd’hui, mourons de ce malheur. C’est que le sang, les haines décharnent le cœur lui-même ; la longue revendication de la justice épuise l’amour qui pourtant lui a donné naissance. Dans la clameur où nous vivons, l’amour est impossible et la justice ne suffit pas. C’est pourquoi l’Europe hait le jour et ne sait qu’opposer l’injustice à elle-même. Mais pour empêcher que la justice se racornisse, beau fruit orange qui ne contient qu’une pulpe amère et sèche, je redécouvrais à Tipasa qu’il fallait garder intactes en soi une fraîcheur, une source de joie, aimer le jour qui échappe à l’injustice, et retourner au combat avec cette lumière conquise. Je retrouvais ici l’ancienne beauté, un ciel jeune, et je mesurais ma chance, comprenant enfin que dans les pires années de notre folie le souvenir de ce ciel ne m’avait jamais quitté. C’était lui qui pour finir m’avait empêché de désespérer. J’avais toujours su que les ruines de Tipasa étaient plus jeunes que nos chantiers ou nos décombres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumière toujours neuve. Ô lumière ! c’est le cri de tous les personnages placés, dans le drame antique, devant leur destin. Ce recours dernier était aussi le nôtre et je le savais maintenant. Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible. » (clichés Déc 2022).
Localisation : Rue Jean-Baptiste Berlier, Paris 13 ème (Dépt 75 – Seine)
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Intérêt : 4/5
Date de réalisation : Déc 2022
Réalisation : Kiwi
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Lionel Gripon et Alain Sangouard - Déc
2003
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