Décidément, la SNCF fait des efforts pour se réconcilier avec le monde du street-art.
Lasse de voir les trains tagués par des vandales, elle tend la main en mettant de plus en plus d’espaces à la disposition des artistes. Depuis longtemps le mur de la rue Ordener (mur SNCF) est un mur ouvert au street-artists. Maintenant il y a l’enceinte de certaines gares.
La gare de l’Est est actuellement le cadre de l’exposition intitulée « Art Liberté » qui se trouve sur son parvis (du 15 avril au 18 juillet 2015). Il y a également le mur de la rue d’Alsace qui vient juste d’être ouvert aux artistes.
Enfin, la gare du Nord, avec l’opération « Quai 36 – Art Résidence » pendant laquelle, durant 45 jours, des grands du street-art vont métamorphoser l’environnement – cela a débuté le 27 mai 2015.
"Artiste-ouvrier" a amplement laissé son empreinte sur le quai 36. Mais cela n’était en fait qu’un hors-d’œuvre pour lui, car son espace attitré était un espace en angle au niveau -2, un peu avant d’arriver sur la ligne 2 du métro. Et dans ce grand espace, il a consacré plusieurs jours à réaliser un immense patchwork aux tonalités indiennes.
Pour un artiste aussi minutieux et précis qu’Artiste-Ouvrier, on pouvait se demander comment il aborderait une telle surface. Et bien c’est très simple, il juxtapose toute une série de petits motifs et peut ainsi couvrir de grands murs. Et pour le spectateur, c’est une expérience assez déroutante. De loin, il voit tout un fouillis très coloré, et en s’approchant, il découvre une multitude de petits tableaux regorgeant de détails. J’ai observé les gens qui passaient par là. Beaucoup passent sans regarder, mais certains sont interpelés, ils s’arrêtent, ils s’approchent, et ils peuvent ainsi rester plusieurs minutes à déambuler en scrutant les différents éléments de cet étonnant patchwork (Texte : Michel LEMOINE - clichés pris en juin 2015).
Lionel Gripon et Alain Sangouard - Déc
2003
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