Graffiti for Japan
Au 18 de la rue des Pyrénées, un ancien entrepôt de bus de la RATP – visiblement à l’abandon. Cet espace est probablement promis à une nouvelle destinée, les promoteurs doivent lorgner d’un œil envieux… Mais en attendant, l’enceinte extérieure a été confiée aux bons soins des graffeurs parisiens – et certainement d’ailleurs.
C’est l’ensemble des murs d’enceinte du quadrilatère rue des Pyrénées – rue de la Plaine – rue des Maraichers – rue Gabriel Lagny qui est géré depuis quelques mois comme un mur d’expression libre. J’entends par là qu’une gestion des surfaces est assurée, qu’elles sont « attribuées » pour un certain temps à des artistes taggueurs ou graffeurs qui peuvent en toute impunité exprimer leur talent pour le plaisir de tous.
La rotation des œuvres peut être très rapide ; d’un mois sur l’autre, il n’est pas rare de ne plus rien retrouver de ce qui était là la fois précédente… C’est parfois un peu déroutant, quand on ne retrouve pas le tableau qui nous avait interpellé la fois précédente, mais c’est à chaque passage l’assurance de nouvelles découvertes. Lorsque je passe par là, j’ai maintenant pris l’habitude d’aller jeter un œil, de voir ce qui a changé. En juin 2011, une opération de grande envergure est organisée par le Festival Kosmopolite. Il s’agit de montrer la solidarité du monde des graffeurs au peuple japonais qui vient d’être terriblement éprouvé par un tremblement de terre suivi d’un tsunami dévastateur. Le mur des Pyrénées, qui est en général « découpé en petites rondelles » et accueille ainsi un nombre important de fresques indépendantes, l’ensemble du mur est donc « réquisitionné » pour devenir le support d’une immense fresque.
C’est une communauté internationale de graffeurs qui s’est donné rendez-vous à Paris pour réaliser cette fresque dont la dominante rose donne une grande unité. Ils sont venus de d’Indonésie, de New York, d’Allemagne, de Belgique, de France… Il est assez rare qu’un mur graffé ait une telle harmonie, souhaitons que de telles initiatives se reproduisent, ici ou ailleurs.
Le mur a été inauguré le 25 Juin, les photos prises peu de temps après, le 8 Juillet. Et pourtant certaines parties de la fresque sont déjà recouvertes par d’autres graffitis… une vie bien éphémère que celle des graffitis…
Citons quelques noms de graffeurs : Besok, Nychos, Nolac, Macs, Darbotz, Kims, Nsane 5
J’ai laissé le portrait Afro (graffé par Mr Shiz) à l’extrémité sud du mur – il n’a pas été recouvert par la fresque du Japon. Je l’ai laissé histoire de voir comment, en deux mois de temps, ce portrait a été transformé (voir les photos prises en avril – mai 2011 sur le site). Un autre exemple intéressant de la « vie des graffitis ».(texte Michel Lemoin - clichés pris le 8 juillet 2011).
Localisation: 31 rue des Pyrénées (proche cours de Vincennes ), Paris 20ème (Dépt 75 – Seine)
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Intérêt : 3/5
Date de réalisation : 2011
Réalisation : Multiple
Photo : Michel LEMOINE.
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Lionel Gripon et Alain Sangouard - Déc
2003
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