Profitant de la réfection des façades des bâtiments communaux (école et église de Châtillon, ancienne écolede Vouvray et également la mairie), et de l'aménagement du coeur du village (hôtel devenu appartements et bibliothèque), les élus ont souhaité animer le pan sud mais borgne de la mairie. Le projet retenu fut le principe du trompe-l'oeil qui a permis d'ouvrir des fenêtres fictives, et de les animer de personnages présents dans l’histoire de Châtillon.
Au 2e étage :
A gauche, on peut observer Louis Astier (1881-1951) qui fut maire pendant la seconde guerre mondiale, au départ récrié, sa pondération fut appréciée pendant ces temps de troubles, et il reçut plus tard l’estime de ces concitoyens. La rue où il résidait porte désormais son nom.
Au centre, César CAIRE, (né à Châtillon en 1861, mort en 1931) avocat à la cour d’appel de Paris, président du Conseil municipal de Paris et vice-président du Conseil Général des hauts de Seine. Il était pour la liberté de religion, pour l’enseignement de l’éducation civique à l’école et a écrit plusieurs ouvrages dont un très remarqué sur « la législation sur le travail industriel des femmes et des enfants ». Il était contemporain et fidèle ami du Docteur Julliard. Sa maison est située proche de la maire.
À droite, Louis Joseph Julliard (1854-1929), très brillant étudiant en médecine, il était sorti premier de sa promotion ; lauréat des Hôpitaux de Lyon, puis de la faculté de Paris. Il aurait pu suivre une brillante carrière en se spécialisant ou en choisissant la voie de l’enseignement, pourtant il a préféré revenir et exercer à Châtillon, où il se consacra au bien-être de ses concitoyens. Il fut pendant 25 ans un maire dévoué pour sa commune, et créa pendant la guerre de 14-18 un hôpital de campagne. Il demeurait rue Louis Astier (rue de la gare à l’époque).
Au 1er étage, sur le balcon et de gauche à droite :
Claude François Passerat de la Chapelle (1707-1784) était médecin, il fit carrière dans les armées de Louis XV. En 1756, il fut nommé médecin de l’armée du roi à Minorque. Ses états de service lui avaient fait mériter la qualité de Monsieur frère du roi, il fut anobli en 1769. En 1777, il acheta la seigneurie de Mussel. Voltaire appréciait sa distinction d’esprit, et tous deux échangèrent de nombreux courriers et restèrent en relation pendant 30 ans. Il habitait la grande maison située derrière le monument aux morts.
Près de lui on distingue Madame Louise d’Epinay (1726-1783), son salon, rendez-vous des libres-penseurs et des radicaux a, sans doute, joué un rôle important parmi les bougies d'allumage de la Révolution française. Écrivain célèbre contemporaine de Voltaire, Diderot et proche de Rousseau, c’est lors d’une visite à Voltaire, que prise d’un malaise, elle dut séjourner plusieurs jours à Châtillon.
Enfin, à droite sur le balcon, Jean Amé de Bouvens (né vers 1560 d’une famille de diplomates et de militaires de Savoie) il devient seigneur de Musinens et de Michaille par son mariage, le 15 décembre 1578 avec Hélène de Châtillon, (fille de Claude de Châtillon resté sans descendance masculine) dernière héritière de la maison, qui apporta en dot un village de 200 âmes. Hélène de Châtillon appartenait à une des plus anciennes familles féodales de la Savoie et du Bugey (très puissante à l'époque), laquelle avait participé aux Croisades et à la guerre de 100 ans. Au XIIe siècle leur domaine s’étendait du Jura au nord de la Savoie. Hélène et Jean Amé de Bouvens n’ont jamais habité Châtillon, le château familial ayant été détruit depuis bien longtemps.
Au rez-de-chaussée, une auberge au nom évocateur « au fil du temps », des anonymes sont assis en terrasse, le facteur remet une lettre pour Aimé Bonneville au patron de l'auberge (nous n'avons pas réussi à retrouver une photo de Mr Bonneville, généreux donateur de la commune). Un peintre, de dos, monte les marches ; c'est un clin d'oeil au célèbre peintre Maurice Utrillo ; ce dernier n'est jamais venu à Châtillon, mais a peint un tableau devenu célèbre de la rue Louis Astier, d’après une carte postale envoyée par sa mère, Suzanne Valandon, elle-même peintre reconnue (clichés du 10/08/2008).
Localisation : Rue Aimé Bonneville, Chatillon en Michaille (Dépt 01– Ain)
Localiser la fresque sur une carte : Cliquez ici.
Intérêt : 3.5/5
Date de réalisation : ?
Réalisation : ?
Lionel Gripon et Alain Sangouard - Déc
2003
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