Christian
Guémy, alias C215 est un artiste pochoiriste originaire de Bondy.
Fils unique, orphelin à 5 ans, ses grands-parents l’élèvent du mieux
qu’ils peuvent mais ne lui évitent pas une enfance et une adolescence
atypiques et chaotiques. Avide de connaissances, il s’investit dans
les langues étrangères et multiplie les cursus universitaires : DEA en
Histoire de la Théorie de l’Architecture, DEA de la Théorie de l’Art
avec spécialisation sur la Renaissance, DES en Economie et Marchés
Internationaux.
La rencontre du collectif 9ème Concept en 2003 lui fait découvrir le
monde du street-art. Cette même année il devient le père d’une petite
fille, Nina. Mais deux ans plus tard, la séparation d'avec la mère de
sa fille, l’impossibilité de continuer à voir grandir Nina,
représentent un véritable séisme dans sa vie.
Il se met alors à poser des pochoirs de Nina dans la rue, au plus
près de là où elle habite, afin de garder un lien avec elle, pour
qu’elle sache qu’il ne l’a pas abandonnée. « Je documente sa vie, sa
croissance, par pochoirs interposés. J’ai envie de tout lui apprendre,
tout ce que je sais ».
En parallèle, il se met à représenter des êtres brisés, sans-abri,
mendiants, réfugiés ou orphelins, des portraits d’une rare émotion qui
vous frappent droit au cœur. Ils sont davantage une réflexion sur
l’identité qu’une critique sociale. C215 montre ceux qui souffrent
d’exclusion, de solitude, de pauvreté, il redonne à tous ces
laissés-pour-compte de la société urbaine, à tous ceux qui sont restés
au bord de la route, une certaine dignité. Ces portraits sont aussi le
reflet de sa personnalité morcelée. Il est conscient que son travail
ne changera rien à ce monde, mais il pense que le monde a changé son
travail.
Cette partie de son œuvre qui l’a fait connaître ne représente pas
toute la production de C215. Il peint aussi des animaux, des enfants
et les êtres qu’il aime, que ce soit ses proches ou, depuis 2013, des
personnalités qui ont marqué notre histoire.
Il ne place pas ses portraits n’importe où. Il ne dégrade jamais, et
choisit souvent des « vieux murs » abimés, qui ont vécus. Il
essaye de trouver le « bon endroit » en harmonie avec le pochoir qu’il
va poser.
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Ce qui l’intéresse avant tout ce n’est pas le sens, mais
l’esthétique.
Et au-delà de
l’esthétique, l’identité. Il parle d’un « art contextuel »,
il cherche à faire simplement une peinture élégante dans un
cadre qui lui correspond. Il cherche aussi à créer un dialogue
avec le passant, à lui montrer que l’âme de la ville et l’âme de
ceux qui y vivent ne font qu’un.
Il travaille
avec les galeries et répond à des commandes publiques qui se
font de plus en plus nombreuses. Une certaine forme de
reconnaissance qu’il apprécie, un travail rémunérateur qui lui
permet de vivre et de voyager.
Mais, malgré
un regard très critique sur l’évolution du street-art (un
gigantesque fatras de démagogie, une hystérie collective, un
monde qui se galvaude, une poésie qui est en train de
disparaître, une marchandisation, une culture de pacotille dans
laquelle on passe d’une image à une autre, puis à une autre…),
son plaisir c’est quand même de partir dans la rue, d’aller dans
un lieu nouveau, excitant, pour poser son prochain pochoir.
Son point
d’attache est Vitry-sur-Seine. Sous son impulsion, la ville est
devenue la véritable capitale du street-art en France.
Autres
sources d'informations :
Wikipedia
Streetartbio
Streetartlondon
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