Cette fresque a été réalisée à l’initiative de la municipalité de Charleville-Mézières pour créer le parcours du poète « Arthur Rimbaud » (né le 20 octobre 1854 à Charleville et mort le 10 novembre 1891 à Marseille) dans sa ville natale.
Cette fresque sur le mur de la médiathèque qui porte le nom du poète est la première du parcours Rimbaud, elle a été peinte en 2015. C’est la première fresque réalisée par des Services Municipaux d’une ville que je croise ici, c’est assez original pour le souligner.
Le poème Voyelles est un sonnet écrit en 1871 par Arthur Rimbaud, dont le manuscrit est conservé au musée Arthur Rimbaud.
« Voyelles » est sans nul doute un des poèmes les plus célèbres de Rimbaud, mais aussi un des plus mystérieux. Écrit en 1871, ce sonnet n’est publié qu’en 1883 dans la revue Lutèce. « A noir, E blanc, I rouge... » : la correspondance entre voyelles et couleurs semble d’abord d’une simplicité enfantine… mais qu’évoque chaque imaginaire lié aux lettres et à leurs sonorités, « golfes d’ombres », « sang craché » ? Selon certains érudits, il s’agirait des parties du corps d’une femme, et le sonnet rendrait hommage de façon cryptée aux beautés féminines.
Pour d’autres, les vers sont truffés d’allusions à l’Apocalypse biblique, de l’Alpha à l’Oméga. Ce poème, écrit alors que Rimbaud n’a pas encore 18 ans, n’a pas fini de faire rêver ses lecteurs !
Cette fresque reprend deux documents d’époque : D’une part le manuscrit fidèlement reproduit, d’autre part une caricature de Rimbaud dessinée par Manuel Luque en 1888 et publiée dans la revue « Les Hommes d’aujourd’hui ». Ce caricaturiste d’origine espagnole a réalisé une série de portraits humoristiques pour cette revue qui présentait les personnalités politiques, savantes et artistiques du moment : il choisit de représenter un très jeune Rimbaud peignant les lettres-voyelles aux couleurs du poème.
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux .
O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
— O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
(clichés Mai 2021)
Localisation : Face au n°11 Rue de l’Église, Charleville-Mézières (Dépt 08 – Ardennes)
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Intérêt : 3/5
Date de réalisation : 2015
Réalisation : les Services Municipaux de la ville
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Lionel Gripon et Alain Sangouard - Déc
2003
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