A Annemasse, ville savoyarde située à la frontière suisse près de Genèvre, on découvre ces trois petits bâtiments de distribution électrique dont les murs rendent un hommage à quelques personnalités anciennes et contemporaines qui ont marqué chacun à leur manière l’histoire de la ville.
Ici, avec Marianne Cohn, c’est une page sombre de notre Histoire que l’on remet à notre mémoire pour que nul ne l’oublie. Cette grande dame de la Résistance, née en Allemagne en 1922, réfugiée allemande, militante des Eclaireurs Israélites de France agit dans la Résistance à Annemasse où elle est chargée de s’occuper de passages d’enfants en Suisse.
Le 31 mai 1944, alors qu’elle convoie 28 enfants, le groupe est arrêté par les allemands. Incarcérée à l’hôtel Pax à Annemasse elle peut se faire évader par la résistance, mais refuse de crainte de représailles contre les enfants. Après négociation avec l’ennemi, les enfants sont libérés mais pas Marianne Cohn. Elle sera sauvagement torturée et violée. Plus tard on retrouvera son corps mutilé dans un charnier de la région.
De sa cellule, entre deux tortures, elle nous a laissé un poème bouleversant : « Je trahirai demain pas aujourd’hui…Vous ne savez pas le bout de mon courage. Moi je sais….. Aujourd’hui je n’ai rien à dire, je trahirai demain. »
Elle n’a pas parlé.
Lionel Gripon et Alain Sangouard - Déc
2003
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