Cette fresque a été réalisée dans le cadre du festival de street-art de la Nantua intitulé « Woua’art ».
L’érotisme léger des créations de Madame est une première accroche qui capte le regard. Le détournement de ces images porte un message contestataire.
Au-delà de la plaisanterie, de la provocation, il y a un sens plus profond. Les oeuvres teintées de nostalgie explorent la frontière des genres, prônent la tolérance, l’amour et la réciprocité dans les rapports humains. Le jeu avec les convenances révèle en chacun de nous l’esprit d’enfance. Madame fait preuve d’une extravagance joyeuse et ne boude pas un certain plaisir de subversion.
« On traverse des nuances que l’on teinte d’espoir pour rester à flot »
Elle commente sa fresque avec ce long texte :
« Comme enclavée entre les majestueuses montagnes et le lac si profond qu’il en est, à certaines lueurs du jour, presqu’inquiétant, Nantua demeure, comme immuable, semblant presque s’effacer derrière son environnement…
Jadis petite ville prospère au cœur de la vallée du plastic, là où le travail ne manquait pas et où l’on venait de loin pour nourrir les industries florissantes et dévoreuses de main d’œuvre, aujourd’hui essoufflée…
Désormais on la quitte, comme en témoignent les commerces endormis, sinon on la traverse, simplement, pour aller au lac, ou ailleurs…
Pour moi cette ville a un parfum particulier, peut-être parce qu’elle parle de mes origines, sans doutes aussi parce que prend ici vie l’histoire de mon frère et par delà même, celle de mon noyau familial.
Nantua c’est la tarte à la gomme de la boulangerie aujourd’hui fermée, la route pour aller chez mes grands-parents, les Scieries du bord de route, la dernière ville avant de « monter » dans les montagnes qui m’ont vu grandir, c’est les vacances à Saint Martin du Fresne à m’enquiller de la confiture à la rhubarbe et lire Martine, les papillotes Réveillon, les noëls avec plein de neige dedans…
Alors comme un hommage à l’endroit mais aussi aux personnes qui y sont intimement liées, ou simplement comme une boîte dans laquelle pendant des décennies j’avait oublié ce que j’y avais enfoui, j’ai fouillé dans le lac de mes souvenirs, pour tenter de rendre hommage à ce qui fut et qui n’est plus, à ce qui subsiste et ce que l’on fera toujours survivre… J’ai voulu écrire ce que pour moi représente cette ville, cette région, ces gens… c’est à dire un îlot teinté de pollution à cause de la circulation qui semble crever la ville tel un ballon de baudruche, mais emprunt de nostalgie, de calme retrouvé, de sérénité et, je crois, d’espoir… » (Cliché Mai 2024).
Localisation : 17 Rue de l‘Hôtel de Ville, Nantua (Dépt 01 - Ain)
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Intérêt : 3/5
Date de réalisation : Juillet 2023
Réalisation : Madame
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Lionel Gripon et Alain Sangouard - Déc
2003
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