Depuis 2011, Besançon accueille en fin d’été le festival de street-art « Bien Urbain ». Le but du festival est de poser la question de l’utilisation de l’espace public : Quelle place pour l’art, pourquoi subir des murs gris, comment utiliser l’espace public ? Chaque année de nombreux artistes sont invités à prendre possession des murs de la ville, à y laisser leur empreinte pour le bonheur de tous. « Bien Urbain » se positionne comme l’un des grands festivals de street-art de l’hexagone ( Voir les autres fresques de ce festival ).
Cette grande fresque a été peinte par deux artistes :
- Rouge Hartley est une artiste sensible à la peinture et au dessin, son travail comprend aussi la pratique du collage, la réalisation d’installations ou de performances dans l’espace public. A travers ses différentes pratiques artistiques, Rouge questionne la place du regard dans le milieu urbain. En 2014, diplômée des Beaux-Arts de Bordeaux, Rouge choisit un nom qu’elle veut proche de sa pratique : commun, appropriable, multiple. Citadine convaincue, elle cherche le vert trottoir, la fable, la mythologie latente dans l’identité d’une rue, d’un quartier. Le but est toujours un peu le même : déplacer le regard par le biais de petites fables, souvent imprégnées de violences délicates et de littérature un brin obsolète, ouvrir un interstice dans un espace quadrillé, plaider l’option de la poésie, fabriquer des oasis d’un instant dans le désert.
- L.E.O un artiste américain que je découvre avec cette réalisation.
Ils ont réalisé une fresque murale commune sur la thématique du racisme, dans le cadre du projet French American Mural Art, piloté par l’association Hypermur avec le soutien de l’Ambassade des États-Unis.
Sur la partie gauche du mur, L.E.O a représenté la figure emblématique du soldat, boxeur, artiste et musicien de jazz afro-américain Eugene Bullard (1895-1961), venu en France au début du siècle. Né en Géorgie aux États-Unis d’Amérique et fils d’un ancien esclave, il fut le premier pilote de chasse noir de l’histoire. Engagé volontaire dans la Légion étrangère française dès 1914, il combattit sous le drapeau français au cours des deux Guerres Mondiales. Sur le fuselage de son avion était inscrit «All blood runs red».
D’un côté, il y a le possible, de l’autre, les conditions sociologiques qui le rend rare. Sur le côté droit du mur, Rouge a choisi de représenter une femme brodant une seconde étoile sur un maillot de l’équipe de France. Cette victoire, c’est la sienne : Les sportifs qui la remportent sont ses fils, le coton est le sien, le tissu national, elle l’a cousue de génération en génération. Elle coud, relie, et reprise sans gloire. Le sentiment d’identité nationale fluctue, inconstant : on fait corps autour d’un exploit, on nous l’accorde, nous le confisque. Parfois, on a honte d’en être (clichés Avril 2023)
Localisation : 21 Avenue de Bourgogne, Besançon (Dépt 25 - Doubs)
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Intérêt : 4/5
Date de réalisation : Juin 2021
Réalisation : Rouge Hartley & L.E.O
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Lionel Gripon et Alain Sangouard - Déc
2003
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