Street-artist : Swed Oner
  France


Swed Oner :  Le metteur en lumière d'anonymes

Mathieu Taupenas alias Swed Oner est un artiste originaire de Nîmes qui habite la petite ville d'Uzès (Gard). Il peint des portraits en Noir et blanc remarquables. Après avoir été opticien pendant 5 ans il décide de donner un autre cap à sa vie. Pendant deux ans il fait le tour du monde pour prendre des photos, des portraits, des visages capturés au Pérou, au Vietnam, en Turquie, en Algérie, en Italie, en Espagne et dans de nombreuses villes françaises. Ses photos, ce sont des portraits de gens simples de la rue, des "gueules" , des visages expressifs.
Il maîtrise parfaitement la technique, ses portraits sont d'un parfait réalisme. Mais l'attrait de ses fresques réside dans la petite histoire qu'il y a derrière. Il peint très souvent des SDF, des sans-abri qu'il rencontre à proximité du lieu à peindre.

 


Terrasses ombragées, lieu de la rencontre avec Swed Oner

Il fait frais à l'ombre des arbres de la rue principale, les senteurs d'été envahissent l'atmosphère. Nous discutons en terrasse autour d'un café, nous sommes à 50 mètres de son atelier-galerie R&H (Raisonnable et Humain), tout est parfait pour un entretien décontracté.

 

Webmaster : Peux tu nous expliquer la signification de ton pseudo Swed Oner ?
Swed Oner : Swed car ce sont les initiales de Smoke Wall Every Day littéralement fume un mur chaque jour. Cela correspond a mon hyper-activité de devoir peindre le plus possible et un peu partout. Oner signifie le 1er, il s’agit d’un terme courant du graffiti.

Webmaster : D'où t'es venue l'inspiration de peindre des "gens simples" sur les murs ?
Swed Oner : J’ai commencé à prendre en photo des portraits dans les rues il y a 3 ans lors d’un voyage au Pérou, j’avais besoin de choisir les sujets que je représentais. C’est un travail bien plus personnel dont j’avais besoin pour m’épanouir dans ma peinture.

Webmaster : Tu peins majoritairement dans ta région, Pourquoi ne te voit-on pas dans de grandes villes ?
Swed Oner : Mes peintures sont souvent « sauvages » j’essaye de sortir des quartiers ou le street-art est déjà présent. Je ne recherche pas forcément la visibilité mais plutôt l’histoire. Chaque peinture raconte une histoire souvent en lien avec le lieu et la personne représentée. Lors de ces 2 dernières années, j’ai peint au Maroc (Tanger), au Pérou (Lima), en Ecosse (Glasgow), en Italie (Rome), au
Vietnam (Hanoi), au Portugal (Lisbonne), en Suisse (Genève) etc...


Fresque de Swed Oner à Uzès

 

 

               

 

 

Webmaster : Es-tu impliqué dans le festival de street-art d’Uzès ?
Swed Oner :
Effectivement je suis co-organisateur du Cicada Festival avec 4 amis, aussi passionnés par l’art sous toutes ses formes que moi. On essaye d’allier convivialité, spectacle et transmission dans notre organisation.

Webmaster : Pourquoi aucune nouvelle fresque dans Uzès en 2019 ?
Swed Oner :
Pour cette édition 2019, les artistes ont été amenés à investir les murs de Sanihac, petit village à 10 km d’Uzes.
Le street-art est bien représenté à Uzes (Une dizaine de fresque). Le fait d’intervenir dans un village permet de faire découvrir la discipline à d’autres personnes. Pour la prochaine édition nous changerons de village afin de continuer la découverte.

 

Webmaster : Tu peins sur toile aussi ?
Swed Oner : Mon travail de rue s’accompagne aussi d’un travail d’atelier. Une fresque murale est accompagnée d’une toile.
Il existe donc une photo, un mur et une toile (et une photo du mur) de quasiment toutes les personnes que j’ai peintes.

Webmaster : Est-ce que la technique que tu utilises est la même ? Quelles difficultés rencontres-tu entre le mur et la toile ?
Swed Oner : Les techniques et les outils que j’utilise sur mur et sur toile sont strictement les mêmes, il n’y a que les proportions d’utilisations qui changent. J’utilise a 90% l’aérosol sur mur et 10% d’acrylique, et la proportion s’inverse sur toile, 90% d’acrylique et 10% de spray. Un « inconvénient » dû au format. Je n’utilise que le noir et le blanc, aucune nuance de gris, ce qui rend mon travail plus long, car je
dois créer mes gris en mélangeant le noir et le blanc directement sur le support. C’est une technique que j’ai commencée à utiliser il y a 5 ans et dans laquelle je continue, chaque jour, de découvrir de nouvelles possibilités, c’est très passionnant et évite le coté rébarbatif.

Webmaster : Quels sont tes projets ?
Swed Oner : Dans un futur proche, continuer à sillonner le monde et peindre un peu partout, me confronter à toujours plus d’humanité, de différences, de similitudes. Je suis en train de réfléchir à l’écriture d’un livre qui permettrait d’expliquer avec plus de détails encore toutes ces rencontres, toutes ces personnes avec lesquelles j’ai partagé une expérience humaine.
J’ai aussi un projet de voyage assez original d’où naîtra un reportage d’une vingtaine de minutes, qui devrait se faire courant 2020.
Et à plus long terme j’aimerais bien écrire un film, j’ai déjà le sujet et les grands axes mais je me laisse une dizaine d ‘année encore pour le murir.