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 Interview 7ème SENS
 Par Lionel GRIPON

 
Trois fois un égal sept
  Interview  / Page artiste

30 Avril 2006 : Rencontre avec Vincent Ducaroy
(7ème Sens).

Lionel GRIPON : Vous êtes réunis à 3 artistes au sein d'un GIE (Groupe Intérêt Economique). Sur quelle base s'est faite cette association ?








 

Vincent Ducaroy : A chaque rencontre, il a fallu avant tout ressentir une amitié, puis une concordance de vue sur notre activité, une envie d'aller plus loin de par le soutien de l'autre ou des autres.

Personnellement, je ne l'ai jamais regretté.

Au début de mon activité artistique, j'avais le souhait de mettre mes propres idées en oeuvre, de « savoir » ce que je pouvais exprimer, mais je dois admettre aussi que c'est bien agréable, et souvent plus confortable de travailler à plusieurs, surtout quand on s'entend bien. Et on cherche absolument à préserver ça; c'est certainement ce qui nous porte et nous permet de faire de bonnes choses. La création du GIE 7ème Sens  n'a été que l'officialisation du groupe, nous rendant identifiables comme tel.


Montpellier 2005  -Cliquez sur l'image

LG : Pourquoi vous êtes-vous lancé dans la réalisation de fresques murales ?

Vincent Ducaroy : C'est un peu le hasard qui m'a conduit à ma première réalisation. Mes parents étaient des artistes et ont toujours eu du mal à joindre les deux bouts, aussi je me suis d'abord orienté vers le dessin industriel; mais évidemment les gènes ont ressurgi.


Roanne

A une époque, je faisais de la bande dessinée à mi-temps et on m'a proposé de faire un projet de fresque pour l'entreprise de mon deuxième mi-temps. Il faut dire qu'à Lyon dans les années quatre-vingt, il y avait des précurseurs dans le domaine du mur peint et que cela donnait des idées (A vous de deviner à qui l’allusion s’adresse).

LG : Dans quelles circonstances avez-vous réalisé votre première peinture murale ?

Vincent Ducaroy :  J'ai réalisé cette première peinture, assez grande, dans le hall d'entrée de cette grande entreprise où je travaillais à mi-temps et malgré la découverte de nombreuses difficultés, ça m'a beaucoup plu; ça me permettait de raconter des histoires plus courtes qu'en BD mais plus visibles.


Saint Rambert

LG : Pouvez-vous me retracer les dates clefs qui ont amené la création de 7ème Sens ?

Vincent Ducaroy :  Toujours lors de cette première réalisation, j'ai rencontré Mireille Perrin à qui l'entreprise avait fait une proposition similaire pour un deuxième mur. Nous avons pensé qu'à deux nous serions plus forts nous nous entendions bien, humainement et artistiquement, et nous avons décidé de travailler ensemble. Mireille avait un contact pour un grand projet extérieur, sur un mur du périphérique lyonnais, qui a été notre première très grande réalisation et notre première référence très en vue.


Chabeuil - Cliquez sur l'image

Nous avons rencontré Sylvie Grenier quelques années plus tard, sur un chantier où nous travaillions tous en sous-traitance.

Elle avait les mêmes objectifs, une expérience similaire et nous nous sommes bien entendus, aussi nous avons décidé de fonder ensemble en 1998 le groupe 7ème afin d'être plus crédibles, plus forts  vis-à-vis des municipalités pour qui nous souhaitions travailler.

LG : Qu'est-ce qui vous plait dans le fait d'être muraliste ?

Vincent Ducaroy : J'aime beaucoup cette opportunité de changer notre environnement

 

 urbain, pour l'améliorer bien sûr, de jouer sur des perspectives, d'animer des espaces. La grande dimension est impressionnante et l'enjeu également, mais l'impact de ce que l'on réalise est en proportion.

Un mur peint raconte aussi une histoire, un peu comme une BD, mais en une seule image; et on peut faire travailler l'imagination, c'est à la base ce que je recherche avant tout.

Pour finir, les échos que l'on a après (ou pendant) une réalisation, quand elle est bien réussie (ce qui est toujours le cas puisqu'on ne s'arrête que quand on est satisfait), est un moteur très motivant et très jubilatoire. Eh oui, les compliments sont toujours appréciables.

 
Roanne : Avant/Après

LG : Quelle est votre première réalisation ?

Vincent Ducaroy : Un mur d'enceinte du périphérique lyonnais à Bron (69), de 1650 m², en 1989 et 1990.


Lyon-Bron

Nous l'appelons « Le marathon de l'impossible », puisqu'il est composé d'un défilé de sportifs de tous genres, qui courent sur 550 mètres, vers un trésor englouti.
 

LG : Quelle est votre dernière réalisation ? 

Vincent Ducaroy : Nous avons fini cette semaine, le 20 avril 2006, un pignon d'une centaine de m² dans le centre-ville d'Ambérieu en Bugey (Dépt 01), sur le thème historique local du train et de l'aviation.

On n'y voit des locomotives et des avions très réalistes et historiques à travers la grande baie vitrée d'un hall de musée (Elle devrait bientôt être en ligne sur ce site). C'est notre deuxième peinture dans cette ville.

LG : Quelle est votre réalisation préférée ?  

Vincent Ducaroy : C'est souvent la dernière. Mais j'aime beaucoup aussi celles que nous avons peintes l'année dernière : à Cannes, qui met en valeur la face cachée d'un tournage de film, ou à Montpellier avec un très grand effet de reflet dans un vitrage, qui est à la fois original


Cannes  2005  -Cliquez sur l'image

mais aussi une prouesse technique bien réussie. Les lieux en sont également prestigieux.

LG : Quelle a été la fresque la plus dure à réaliser ?  

Vincent Ducaroy : Artistiquement nous cherchons toujours l'origi-nalité et nous nous remettons toujours en cause, ce qui nous amène bien souvent à aller un peu plus loin dans ce que nous savons faire. C'est en général un peu coriace mais on n'hésite pas trop à prendre des risques artistiques; et comme en général ça paye, en termes de satisfactions, après on en rit et on oublie.

Techniquement, il y a toujours des surprises, et parfois les conditions météo ou le bruit rendent le travail et la concentration très pénibles.

C'est difficile de faire une hiérarchie, je me souviens par exemple de cette peinture à Saint- Rambert-d'Albon, toujours l'année dernière, où nous avons travaillé en plein soleil, au mois de juillet, avec des disqueuses en fonctionnement juste au-dessous de nous, et un chantier de goudronnage à proximité. C'était à jeter les pinceaux par terre, mais nous étions coincés par un planning surchargé. Heureusement, le Maire nous a offert un bon repas. Nous avons également travaillé le long d'une autoroute où le vent provoqué par les innombrables camions nous déstabilisait et nous arrachait de grands gabarits des mains et où la peinture disparaissait du mur, comme par mauvais enchantement, quand la glace qui le recouvrait fondait.

LG : Quelles sont les grandes étapes de la réalisation d'une fresque ?

Vincent Ducaroy : La première étape très importante est la réalisation de la maquette, avec les précisions indispensables. Ensuite nous réalisons des calques préparatoires des détails, en ateliers. Nous sommes ensuite au pied du mur ou il faut d'abord

 


appréhender les proportions, les dimensions réelles. Vient ensuite l'étape du traçage des grandes surfaces. Tout cela fait, nous commençons à peindre les fonds ou des arrière-plans, après conciliabule pour être sûrs d'être tous en phase puis chacun choisi ses tâches, éventuellement ses préférences.



Etant tous très polyvalents et d'égales compétences, mais également avec des styles très proches et fusionnels, cela nous permet souvent de choisir ce que l'on a envie de faire, et de travailler plus ou moins indépendamment, en nous éclatant au mieux dans nos attributions. Au final, on peaufine les détails, on en ajoute quelques-uns si les idées ont surgi en cours de réalisation.

L'ultime étape est le démontage de l'échafaudage. Là, on ne peux plus rien faire, si ce n'est de diagnostiquer ce que l'on fera de mieux la prochaine fois.

LG : Quelles sont les plus grandes difficultés rencontrées dans le passage entre maquette et réalisation sur l'échafaudage ?

Vincent Ducaroy : La difficulté est le changement d'échelle, la concrétisation des choix de lignes de fuite, qu'il faut parfois « bricoler », et puis le fait de ne plus avoir l'ensemble du motif dans le champ de vision quand on a le nez contre
la surface.

Il faut s'imaginer être une mouche sur un dessin, et toujours savoir où on se situe. Il faut également « prévoir » la lecture de ce que l'on peint, quand on sera à distance du mur. Il faut parfois caricaturer plus qu'on en a envie. Et bien sûr, se déplacer de temps en temps.

LG : Attribuez -vous une mission aux fresques murales ?

Vincent Ducaroy : Je pense que les fresques peuvent changer un environnement, que souvent elles peuvent redonner une cohésion au tissu urbain d'un quartier, voire d'une ville, tout en participant au témoignage de l'histoire locale, en mettant en valeur sa richesse.

Souvent, elles participent à la revalorisation d'une cité, à l'adhésion de sa population à son identité, à sa dynamique.


 

LG : Considérez-vous les fres-ques murales comme de l'art ?

Vincent Ducaroy : Les peintures murales font en général preuve d'imagination, même si leurs thèmes peuvent être consensuels à la base, et leur réalisation demandent de grandes qualités de coup d'oeil et de coup de main, ce qui veut dire que pour moi ce sont réellement des ouvres d'art.

Je pense aussi, que c'est réellement un art de savoir faire croire que deux dimensions peuvent en devenir trois, et je pense que celui qui affirmerait que la peinture murale n'est pas de l'art n'aurait vraiment jamais essayé de se confronter à cette problématique.

En règle générale, je pense qu'il faut vraiment manquer d'imagination pour cantonner l'art à des carcans prédéfinis.

Retrouvez Vincent Ducaroy, Mirelle Perrin et Sylvie Casartelli-Grenier sur leur site (cliquez sur l'image)

Propos rapportés par Lionel GRIPON

 


En Mars 2012, 7ème SENS a obtenu le Pinceau d'Or 2011 pour une fresque réalisée à Cornillon-Confoux dans les Bouches du Rhône.

Lire le e-book de cette fresque : Télécharger

     
     
     
     
     
     

 

Je tiens à remercier particulièrement Vincent Ducaroy pour avoir répondu si rapidement et de manière si détaillée, à mes questions posées, pour une fois, par le biais du mail.

Retrouvez 7ème SENS dans le TOP10 de mes fresques préférées (10 fresques sur les 1000 de ce site).

     

 

Interview  / Page artiste

 

 

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