Ces deux très beaux portraits ont été réalisés en septembre 2014 lors de la biennale de Belleville, dans sa partie « Off ». Le choix de ces deux femmes d’exception est très symptomatique du thème retenu par la manifestation, « les engagements pris et les engagements tenus ».
Germaine Tillion (1907 – 2008) fait deux missions ethnographiques en Algérie avant la guerre. Puis elle s’engage dans la résistance dès juin 1940 dans un groupe dit « du Musée de l’Homme », avant d’être arrêtée et incarcérée à la prison de la Santé en août 1942. En octobre 1943 elle est déportée à Ravensburg. Elle a la chance de survivre à l’enfer, et profite d’une négociation entre les occidentaux et Himmler qui tente de négocier son avenir. Quelques centaines de femmes françaises dont elle fait partie sont ainsi prises en charge par la Croix-Rouge et emmenées en Suède le 24 avril 1945. Après la guerre, Germaine Tillion s’engage contre le Guerre d’Algérie, puis rentre en 1959 dans le cabinet du ministre de l’Education Nationale André Boulloche afin de s’occuper de la question de l’enseignement dans les prisons. Elle continue ses activités d’ethnologue en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et s’engage au sein de l’Association contre l’esclavage moderne.
Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) était la nièce du Général. Elle s’engage elle aussi dans le groupe de résistance du « Musée de l’Homme » en juin 1940, et est arrêtée en juillet 1943. Emprisonnée à Fresnes, elle est déportée à Ravensburg en février 1944. Elle est préservée par Himmler qui compte l’utiliser comme monnaie d’échange, mais elle ne sera libérée que le 25 avril 1945 par l’entrée de l’Armée Rouge dans le camp. Après-guerre elle s’engage dans la lutte contre la pauvreté. Elle est présidente de la branche française d’ATD Quart Monde de 1964 à 1998, et se bat pendant dix ans pour une loi d’orientation contre la grande pauvreté qui sera finalement votée en 1998.
François Hollande a décidé le 21 Février 2014 de transférer les cendres de ces deux femmes héroïques au Panthéon accompagnées du résistant Pierre Brossolette et de l’ex ministre Jean Zay. La cérémonie doit avoir lieu le 27 mai 2015.
Quelques mots sur l’artiste : Ernesto Novo est né à Nice, il est issu d’une famille nombreuse originaire du Vietnam, il grandit avec onze frères et sœurs. Il dessine depuis tout petit. Il travaille durant 18 ans pour l’infographie de presse et revient par la suite à la peinture et au live painting. Il crée à partir d’images existantes qu’il façonne et manipule jusqu’à ce que celles-ci traduisent ce qu’il a envie de nous transmettre. «L’image parle pour moi».
Ernesto vit maintenant à Paris dans un hangar du 18ème arrondissement. Un artiste à suivre (Texte : Michel LEMOINE - clichés pris en janvier 2015).
Localisation: rue de Tourtille – rue Ramponeau, Paris 20ème (Dépt 75 - Seine)
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Intérêt : 4/5
Date de réalisation : 2014
Réalisation : Ernesto Novo
Lionel Gripon et Alain Sangouard - Déc
2003
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